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Déclaration lue lors de l’audio-conférence Covid-19 du 6/05/2020

Monsieur le directeur,

Nous sommes à la veille du déconfinement prévu. Toutes les énergies devraient être mobilisées pour organiser, rassurer, anticiper, bref limiter au maximum les risques pour toutes celles et ceux qui devraient reprendre le chemin du bureau la semaine prochaine.

Et c’est le moment choisi par la DGFiP pour produire les fameuses modalités d’application de l’ordonnance du 15 avril 2020 relative à la prise de jours de réduction du temps de travail de congés, etc, etc.

Cela faisait des semaines qu’on réclamait ce fameux texte, tout le monde ou presque avait déjà eu sa déclinaison des ordonnances mais pas nous à la DGFiP. Et par voie de conséquence on craignait le pire. Car on connaît la maison et sa passion pour les usines à gaz et les supplices byzantins. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on n’a pas été déçu.

Tout y est :

1/ La séparation franche et massive entre les télétravailleurs et les autres, rabaissés à un simple sigle, les ASA. Aux uns les honneurs (mais attention, il faut être sûr qu’ils méritent bien l’honneur qui leur est fait, alors on va les fliquer un coup), aux autres la honte de se voir enlever des jours de congés et RTT parce qu’après tout c’était quand même deux mois de vacances, hein ?

2/ L’illusion de la traçabilité et du contrôle. Faute d’avoir été capable de piloter et de suivre de façon satisfaisante l’activité des uns et des autres pendant le confinement, on bricole un truc à la dernière minute. Vite, vite, il faut arranger des côtes mal taillées à coup de faisceaux d’indices sur l’activité écoulée et de calculs tous plus abscons les uns que les autres.

3/ La fausse carotte. Pour les agents placés en ASA mais qui ont ponctuellement télétravaillé, l’annexe à la note prévoit de requalifier les périodes travaillées en télétravail, et blablabla et blablabla. C’est vraiment trop gentil mais c’est également n’importe quoi. La vérité, c’est que c’est à l’administration de procurer du travail à ceux qui sont sous sa responsabilité, pas de sucrer de jours parce qu’elle n’a pas été capable de mettre à contribution tous les moyens à sa disposition.

Bref, toutes les bonnes vieilles recettes pour diviser, semer la zizanie, provoquer gâchis et chaos sont dans la note.
Mais la plus grosse arnaque, le sommet de la honte, c’est la fausse morale de cette histoire. On entend ici ou là qu’on devrait donner des congés ou des RTT pour la solidarité. Mais la solidarité avec qui ? Quel soignant va bénéficier de quelque façon que ce soit d’un jour de RTT sucré à un agent de la DGFiP ? C’est la plus mauvaise blague de l’année.
Tout le monde est perdant avec cette logique absurde.
Le sacrifice des jours de congés et de RTT ne fera aucun bien, à personne. C’est punitif, c’est vexatoire, c’est culpabilisant, c’est nul.
Il vous reste un moyen d’éviter le pire c’est d’utiliser à fond la possibilité qui vous est offerte de convertir des ASA en télétravail, sans culte du secret, sans formules alambiquées, sans autoritarisme déplacé et sans discrimination.
Déconfinement ça commence comme déconfiture, nous pensons à la CGT que vous devriez y voir un signe si vous ne décidez pas d’inverser la vapeur maintenant.

Article publié le 6 mai 2020.


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